Propos sur la créativité

Qu'est-ce que la créativité ?

L'importance de la créativité

Qu'est-ce que l'esprit créateur ?

Les embuches à l'expression

Aides et trucs

Qu'est-ce que la créativité ?

Retrouver le plaisir absolu

Paul Valéry écrivait dans Le retour de Hollande : «Les enfants sont de grands maîtres du plaisir absolu.» C'est ce plaisir que je retrouve toutes les semaines lorsque l'enfant qui sommeille en moi s'émerveille devant sa propre spontanéité.

-Pierre Bourgeois

Limiter la présence rationelle contrôlée

À chaque nouvelle session, je crois apprendre la spontanéité du geste tout en essayant de limiter la présence rationnelle contrôlée qui m'habite pendant l'exécution. Cette recherche du « moi » peut se révéler enfin ! Mon but n'est pas de reproduire totalement ou en partie une Å“uvre, mais bien d'en créer une… même plusieurs à mon image.

-Pierre Malo

Se perdre pour trouver l'essentiel

J'ai découvert à l'Atelier la joie de m'exprimer en couleur sans égard à la forme. Rien que le plaisir de laisser le pinceau se balader sur le papier. Puis, j'ai eu à apprivoiser certaines couleurs : le noir et le blanc. Le noir qui cache tout et prend parfois trop de place, le blanc qui difficilement reste blanc. Mais quelle découverte lorsque les couleurs se mêlent !

Il y a eu aussi la peur face à l'inconnu. L'absence de la forme : ces taches n'étaient pas des objets précis au contour défini. Il fallait rompre avec l'habitude de la structure. Me perdre pour trouver l'essentiel et le spontané.

La composition aussi retenait mon élan. Toujours débuter du côté droit, arrivée au coin gauche, je n'avais plus d'idées, seulement la nécessité de boucher le restant du papier. Maintenant, je me sens plus libre d'aller partout sur la surface. Le plus merveilleux de tout cela, c'est que je m'amuse.

Je veux aussi souligner que tout l'environnement de l'Atelier facilite la création. L'approche non directive est selon moi la base. Si désiré, le support technique est possible et très adéquat. L'évaluation est respectueuse et non restrictive. Bref, c'est un ensemble de facteurs qui favorisent l'expression.

-Lysanne St-Pierre

Art is the expression of one's reality

Art is the expression of one's reality, whether from the collectively sublime to the boring mundane, all is art. Here, the idea and method is to focus one's attention on inspiration and impulse for the use of color and form, by taming logic and reason, (not an easy pursuit due to societie's three dimensional programing on itself) and allowing feeling and untuition free reign, will result in a truly unusal, yet strangely appealing creation. The objectif here, is to loose one's self sufficiently (there by awaking one's self), so that for a moment, the collective unconscious is tapped which in turn will produce the work of art.

-Robert Harrop


L'importance de la créativité

Une nourriture pour l’âme

Ma participation à l'Atelier du geste, depuis 1995, m'apporte la capacité de m'exprimer par le mouvement et la couleur. La peinture nourrit mon âme et me permet en toute liberté d'exprimer mes émotions. De plus, le contact avec d'autres personnes animées de la même passion me permet de partager et d'échanger sur nos œuvres.

À partir de la découverte de la peinture à l'Atelier, celle-ci a fait partie de ma vie presque quotidiennement tant au plan de pratiquer la pratique que de celui des lectures ou de mon intérêt pour l’art. Merci à l'Atelier d'exister !

- Diane Johnson

Éprouver une grande joie au point d’oublier le temps

Je suis devenue une magicienne qui fait parler son inconscient sur la toile. Je suis toujours étonnée, je me demande tout le temps : « Pourquoi est-ce que j'ai peint cela ? » La peinture m'aide à mieux me connaître, à me transformer, à me libérer, à me donner plus d'assurance, à oser. En plus de tout ça, beaucoup de plaisir, de découvertes, de sensualité avec le jeu des peintures. J'éprouve toujours une grande joie à peindre, avec des moments d'indécision, au point d'en oublier le temps.

Comme si tout ça n'était pas suffisant, j'ajouterais que fréquenter l'Atelier m'a apporté de l'ouverture à toute forme d'expression créative, le goût de voir ce qui se fait ailleurs en allant notamment à des vernissages, à des expositions.

Et ce que j'aime beaucoup le samedi, c'est de voir « la gang » : avec le temps, je m'y suis fait des amis. Vive l'Atelier du geste !

- Anne-Marie Bengle

Comme une deuxième famille

Plaisir, spontanéité, découverte des couleurs, surprise de leurs combinaisons et de leurs mélanges. Découvrir le bien que ça me fait d'avoir une activité pour moi seul. Développer l’estime de soi en faisant l’apprentissage de ne pas se juger et de ne pas se comparer aux autres n’est pas toujours facile. Connaître le plaisir de partager avec d’autres. C’est comme une deuxième famille.

- Daniel Lemay

Rompre le silence

L'Atelier du geste a été pour moi l'occasion de rompre le silence, d'ouvrir le micro, de retrouver mon droit à la parole, de me choisir, de m'aimer. Plutôt que de crever dans un silence interminable, j'y ai trouvé des partenaires qui avaient quelque chose à dire et un besoin de respirer, comme moi.

- Bernard Noël

Développer sa propre identité

Il y a quatre ans, je cherchais un lieu, un espace pour faire de la recherche sur l'art contemporain. Je ne voulais pas de cours ni de formation, mais seulement un endroit ou d'autres personnes, comme moi, auraient le goût de l'aventure. Oui, je dis bien « AVENTURE ». Car c'est tout une aventure que de se jeter tête première sur une route sans plan. Mais la vie fait bien les choses lorsque nous nous faisons confiance, notre instinct nous indique le chemin de la création. Plus nous nous abandonnons à notre créativité plus notre personnalité s'affirme.

Dans la vie, il y a peu de places pour développer sa propre identité. Alors, à l'Atelier, je me suis trouvé un refuge où tout est permis dans la façon de faire les choses pour aller aussi loin qu’on désire. En participant, je deviens miroir pour l'autre, et l'autre devient aussi miroir pour moi, toujours avec respect. Et il est très enrichissant de connaître l'univers de chaque personne en quête d'autonomie d'expression.

- Danielle Paquette

 

Qu'est-ce que l'esprit créatif ?

(un article de Achille Weinberg trouvé sur le site de Sciences humaines.com)


Des tests de créativité à la psychologie du génie, les psychologues ont tenté de percer le mystère de la création. Et ils sont parvenus à des conclusions allant à l’inverse de leurs hypothèses initiales…

«Trouvez en une minute le maximum de prénoms qui commencent par M!»«Cherchez le maximum d’utilisations possibles d’un trombone!» Voilà le genre de questions formant la trame des questionnaires de créativité. Les techniques de création littéraire, du type OuLiPo, reposent sur le même principe : il s’agit de construire une petite histoire à partir de quelques mots (éléphant, New York, camembert, inflation, jalousie…).

Il est à noter que dans ces exercices, la créativité est toujours stimulée par une règle. La contrainte ne limite pas la création, elle l’aiguillonne. Sur ce principe, Georges Perec a écrit un roman de plus de 300 pages – La Disparition (1969) – sans utiliser une seule fois la lettre «e», la plus courante de la langue française.

Comment devient-on un génie ?

Les premiers tests de créativité ont été inventés dans les années 1950. À l’époque, le QI régnait en maître dans l’étude des aptitudes intellectuelles. Le psychologue américain Joy P. Guilford, alors l’une des figures dominantes de la psychométrie, a eu l’idée de construire un test pour mesurer les capacités créatives. En comparant avec les performances au QI, il a découvert que les performances de créativité ne recouvraient pas celles de l’intelligence?: preuve que l’on pouvait être très créatif sans être forcément très intelligent (et inversement, être intelligent sans être créatif).

J.P. Guilford a alors essayé de comprendre sur quelles aptitudes reposait cette créativité. Et il en est venu à conclure à l’existence d’une «pensée divergente». Alors que le QI est la capacité de trouver «la» bonne réponse à un problème, la créativité serait la capacité à imaginer une palette variée de solutions : d’où le terme de «pensée divergente» (notons que l’idée de «pensée divergente» était largement commandée par la nature des tests eux-mêmes, tout comme les tests de QI proposent implicitement une définition de l’intelligence de type verbal et logico-mathématique).

L’approche expérimentale initiée par J.P. Guilford et par Ellis Paul Torrance (auteur du Torrance tests of creative thinking, TTCT) va par la suite imprégner toutes les recherches en laboratoire sur la créativité. C’est ainsi que vont se développer des études fructueuses sur les styles cognitifs ou sur l’évolution de la créativité en fonction de l’âge.

Une autre piste d’étude de la créativité porte sur la psychologie du «génie». Comment pensent les Léonard de Vinci, Mozart, Picasso, Einstein, etc. et tous ceux qui ont révolutionné leur domaine, dans les arts, les sciences, les techniques? Le concept qui a guidé la masse de travaux consacrés aux «génies» a longtemps reposé sur deux idées implicites. D’abord que la créativité relève d’une personnalité d’exception?; ensuite que les génies sont des originaux, en rupture avec l’esprit de leur époque. Albert Einstein est ce savant échevelé, qui s’est formé en marge de l’institution scientifique, et qui tire la langue aux autorités. Mozart aussi était un insupportable garnement, anticonformiste, facétieux. Et comme les déviants, marginaux ou même fous ne manquent pas parmi les artistes (Vincent Van Gogh en est le symbole), il était aisé de conclure que génie et folie rimaient bien ensemble.

Une autre idée souvent avancée relève de «l’effet eurêka». Nombre d’inventeurs, de mathématiciens, de créateurs ont décrit certaines de leurs découvertes sous la forme d’une intuition soudaine – le fameux «eurêka» d’Archimède. Les psychologues ont décrit ce phénomène sous le nom d’«insight», une brusque réorganisation d’éléments disparates qui apparaît sous la forme d’une illumination.

Le psychologue américain Milahy Csikszentmihaly soutient, quant à lui, que ces moments privilégiés de découverte surviennent dans un état de conscience particulier, le «flow», qui correspond à un moment d’attention flottante où l’esprit vagabonde.

Le mythe du créateur solitaire

Mais à force de fouiller dans les secrets intimes du génie, de scruter leur vie privée et leur histoire, les spécialistes en sont peu à peu arrivés à des conclusions moins héroïques et singulières qu’on l’avait imaginé.

L’un des premiers à avoir remis en cause le modèle du «génie créateur» est Robert Weisberg, auteur de Creativity, Genius and Others Myths (1986). Selon lui, la biographie des grands créateurs révèle souvent des gens obstinés (ayant quelques idées fixes et non une pensée divergente) et très gros travailleurs, contrairement à l’image du dilettante qui découvre le secret de la gravitation en voyant tomber une pomme d’un arbre. Les scientifiques ou les artistes d’exception sont en général des experts qui sont à la pointe de la science ou de l’art de leur époque : ce ne sont nullement d’aimables amateurs qui furètent à l’écart des sentiers battus. Ce fut le cas pour Einstein comme pour Picasso. Les découvertes simultanées démontrent au passage que l’innovation plane dans l’air du temps, et que les spécialistes d’un domaine chassent sur les mêmes terres, au même moment et avec des stratégies semblables.

Enfin, il est très difficile de trouver un trait commun aux formes de créativité qui s’expriment dans les arts, les sciences, les techniques… Après avoir exploré la biographie de grands hommes (Einstein, Igor Stravinsky), Howard Gardner, théoricien des «intelligences multiples», en conclut qu’il existe aussi des créativités multiples.

Le psychologue Dean Keith Simonton, lui, a passé en revue la biographie de centaines de poètes, d’inventeurs, de mathématiciens réputés créatifs dans leur domaine. Au terme de ses recherches «d’historiométrie», il est parvenu à ce résultat : il y a certes un âge moyen de plus grande créativité, se situant à l’âge de jeune adulte (avec un pic entre 35 et 40 ans), mais ce n’est pas vrai pour toutes les disciplines : en musique, en philosophie, on peut être créatif jusqu’à un âge avancé. D.K. Simonton insiste également sur le fait que bien d’autres facteurs, autres que la personnalité ou l’âge, influent sur la créativité. Il est très difficile d’être créatif dans une période qui ne l’est pas. Inversement, il est des périodes et des contextes qui poussent à l’innovation. À la dynamique individuelle d’invention doit s’ajouter un milieu favorable où puissent s’épanouir certaines innovations.

Les psychologues sont donc parvenus à la conclusion qu’il n’existe pas une mais plusieurs formes de créativité, que les personnes les plus créatives sont celles qui combinent motivation, persévérance, originalité plutôt qu’un seul trait, que le poids stimulant du milieu est essentiel et, enfin, que le génie est moins extraordinaire qu’on le croit. Ce qui veut dire aussi qu’il y a un peu de génie en chacun de nous.


Les embuches à l'expression

Chercher à « faire beau »

Je ne savais pas que jouer avec les couleurs me fascinerait autant. Nouvelle retraitée, j'ai pris le risque de m'abandonner à la peinture dans un environnement sécurisant. Je me suis retrouvée devant une page blanche et huit petits pots de gouache. On m'a incité à faire les gestes qui me venaient instinctivement, pinceau à la main, sans chercher à « faire beau ». J'étais loin des consignes des religieuses à l'école, quand elles nous enjoignaient de reproduire le plus parfaitement possible une superbe pomme bien polie posée sur leur pupitre.

Pas facile de se laisser aller au geste spontané, non censuré. J'ai quand même osé. Depuis un an, j'ai fait des geste larges, minuscules, saccadés, ronds, pointus. J'ai cent fois hésité entre le pinceau, la spatule et l'éponge. Entre le jaune, le rouge, le noir et le bleu. Parfois charmée, souvent perplexe. Toujours étonnée de ce que je révèle d'abord à moi-même. Ces jours-ci, je fais des carrés et des rectangles, mes « villes arabes », comme je les appelle. D'où me viennent-elles ? Ne pas chercher à « faire beau », disais-je. S'exprimer d'abord et avant tout dans ce qu'on a d'unique. ET pourtant, les Å“uvres des participants sont belles. De différentes façons. Ce qui ne veut pas dire que les Å“uvres sont toutes des éclats de rire. Mais chacune a émergé d'un geste heureux d'être libre.

- Michelle Séguin

Vouloir tout savoir pour avancer

Lorsque je peins, ce sont les gestes que je pose, les couleurs que j'applique qui, petit à petit, viennent à former une peinture. Chaque peinture n'est pas exposable, mais chacune contient des composantes d'une œuvre réussie. Je sais que si je persiste à me faire confiance, je vais réussir à composer un heureux mariage de gestes et de couleurs.

C'est cette conviction qu'il n'est pas nécessaire de tout savoir au départ pour avancer que je tente d'appliquer à ma vie de tous les jours. Tout comme avec la peinture, les résultats ne sont pas visibles sur-le-champ. Ce n'est pas nécessairement la première toile qui sera réussie, ce sera peut-être la seconde ou la cinquième, mais, pendant tout ce temps, j'aurai continué, pas à pas, à avancer, avec mes doutes et mes espoirs.

Avec la peinture, j'ai ainsi découvert que je pouvais réaliser des choses sans plan précis sur la façon de les atteindre. Alors aujourd'hui, quand je ne sais trop quel geste poser pour réaliser mes projets de vie, je pense à la manière dont je compose mes peintures et je sais qu'en posant un geste et un autre geste, j'y arriverai.

- Paule Trudeau

Le regard qui juge

Les livres de psychologie nous incitent à redécouvrir l'enfant en soi. Ce n’est pas toujours évident. Toutes nos expériences rationnelles accumulées au cours des années l'ont camouflé. Par la gestuelle, on met de côté le jugement de valeur sur soi, on abandonne le regard parental qui nous juge bon ou moins bon que…

 

Aides et trucs

Tout créateur rencontre nécessairement des écueils sur sa route panne d’inspiration, manque de motivation, absence d’idées neuves, difficultés à dégager une direction claire ou à structurer un projet, etc. Fort heureusement, il y a des solutions éprouvées qui peuvent vous relancer et vous garder sur les voies de la création !

LE POUVOIR DE L'ENGAGEMENT !

Avant d'être totalement engagé, l'hésitation nous tenaille, il reste une chance de se soustraire à l'initiative. Toujours la même impuissance devant la création.
Il existe une vérité première dont l'ignorance a déjà détruit d'innombrables idées et de superbes projets : au moment où l'on s'engage totalement, la providence éclaire notre chemin. Une quantité d'éléments sur lesquels l'on ne pourrait jamais compter par ailleurs contribue à aider l'individu. La décision engendre un torrent d'événements et l'individu peut alors bénéficier d'un nombre de faits imprévisibles, de rencontres et du soutien matériel que nul n'oserait jamais espérer.
Quelle que soit la chose que vous pouvez faire ou que vous rêver de faire, faites-la. L'audace a du génie, de la puissance et de la magie.

Commencez dès maintenant.

- Goethe

LE JOURNAL D'ARTISTE

Vous avez peut-être déjà tenu un journal dans lequel vous notiez vos états d’âme et les événements, petits et grands, qui agitaient votre vie? Pourquoi ne pas consacrer un journal exclusivement à votre activité créatrice? Après tout, elle le vaut bien!

Un journal d’artiste c’est tout simplement un cahier, un livre blanc, un carnet ou même un cartable dans lequel on prend note de toutes ces petites idées qui nous traversent l’esprit alors qu’on n’a pas le temps ou l’envie de les développer sur-le-champ.

Il peut s’agir d’idée de création, mais aussi d’ébauches de forme, de compositions, d’agencements et de mélanges de couleurs, de titres d’œuvre, de découpures de journaux, de photos ou d’articles, de citations, ou encore du titre d’une pièce de musique que vous avez entendu par hasard et qui a évoqué quelque chose en vous. N’importe quoi!

Tout ce qui vous touche, vous émeut, vous stimule, vous porte à réfléchir ou vous révolte peut y trouver sa place. C’est le lieu de la liberté extrême et même,  pourquoi pas, d’un certain chaos!

Le journal peut également servir à noter vos commentaires ou réflexion sur les œuvres d’autres artistes ou même sur vos propres œuvres ou sur la peinture et l’art en général.

Numérotez les pages afin de faciliter les renvois et datez chaque ajout au journal pour mieux suivre l’évolution de votre travail et de votre inspiration.

Enfin, souvenez-vous que ce journal, c’est comme  une chambre à soi, mais sur papier. C’est un journal à soi qui finit toujours par nous ressembler!

L’AUTOSUGGESTION

L’autosuggestion a fait ses preuves lorsqu’il s’agit de garder le cap sur un objectif qu’on s’est fixé ou pour lutter contre des tendances qui entravent la créativité. C’est en quelque sorte une façon de se « reprogrammer ». Voici quelques affirmations qui pourraient vous être utiles. Il suffit de bien choisir la formule, puis de profiter d’un moment de tranquillité, au lever ou au coucher par exemple, pour se la répéter mentalement ou à haute voix.

EXEMPLES D’AFFIRMATIONS

Je suis une personne talentueuse

J’ai le droit d’être un(e) artiste

Je nourris l’artiste en moi

Je m’ouvre généreusement à l’expression de ma créativité

Je permets à l’artiste en moi d’exister

J’ai confiance en ma créativité et en ma capacité de l’exprimer

J’accepte la nature conflictuelle des problèmes

Je désire créer

Je désire faire l’expérience de mon énergie créatrice

J’apprends à donner libre cours à mon énergie créatrice

J’utilise mes dons artistiques

Avant d’entreprendre quoi que ce soit, j’imagine de nouvelles et de meilleures façon de l’accomplir

Je tiens compte de toutes les possibilités qui s’offrent à moi

Je mérite d’avoir une vie créative qui me satisfasse

J’ai constamment de nouvelles idées

J’ai tout le talent qu’il me faut

J’ai le courage et la confiance pour mettre en pratique les solutions que j’ai imaginées

J’ai la force et la persévérance pour travailler une idée jusqu’à sa réalisation

Je m’amuse avec des idées imprécises, fragmentaires et parfois complètement folles

Je me donne le droit à l’erreur

Je considère chaque nouveau problème comme une nouvelle possibilité et une occasion de création

Je fais confiance à mes émotions et mes intuitions

Ma créativité se développe grâce à des moyens les plus simples

 

Réflexions d'une participante

Peindre … comme dans la vie

Devant moi, une feuille de papier.

On a beau dire tout est encore possible,

cela me fait une belle jambe.

.

C’est fou ce qu’un rectangle de papier peut être intimidant

Quand il est net, inhabité.

 

Parfois, c’est un lac d’huile, où je plonge spontanément

pour le seul plaisir d’y faire des ronds.

Comme quand on vole un baiser,

la tentation est trop forte.

 

Il arrive aussi que le silence du papier me nargue.

À la limite de l’intenable.

Vient la riposte : une tache, une ligne apparaissent,

dont je ne suis pas toujours ravie.

 

Mais, certains soirs, quel vertige !

Le sentiment de sauter dans le vide, sans filet.

Et que ma vie presque en dépend.

 

La vie. Telle on est dans l’instant, telle on la saisit.

L’acte créateur n’y échappe pas.

Quel que soit l’état d’esprit au départ,

on sait d’instinct qu’après le premier geste,

rien ne sera plus pareil. Comme dans la vie.

 

Suis-je prête à assumer cette tache jaune

qui règne en maître au beau milieu ?

Et cette furtive ligne noire, saurai-je préserver

l’espace qu’elle ouvre à l’imaginaire ?

Vais-je me sentir en cage

ou, au contraire, ouvrir mes ailes ?

Les ailes ou la cage … la vie, quoi.

 

La vraie vie. Risque. Étonnement.

Couleurs, lignes, formes et textures

entrent dans un espace dramatique.

Cassandre côtoie Tournesol

et Cyrano, l’implacable Spock.

à la tension créatrice.

 

Chaque décision de l’artiste est une métaphore.

Du pacte qu’il a fait avec la vie.

De sa manière de résoudre les problèmes.

Subtiles complicités entre corps et esprit.

Ranger la maison … c’est faire le ménage dans ses idées.

 

Car peindre est d’abord un acte physique.

Qui produit, souvent à notre insu,

une compréhension « organique » des choses.

 

La tache jaune fera-t-elle fi de la ligne noire ?

Assisterons-nous à un affrontement ou à une alliance ?

Oserai-je tenter le diable en saupoudrant d’orange ?

Y a-t-il une autre porte de sortie ?

Autant de pièces qui se donnent la réplique

et trouvent leur place dans l’énigme de ma vie.

 

Au fond, l’important pour moi, c’est l’aventure.

La destination, elle, peut changer à l’infini.

- Françoise Tougas